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Un premier rendez-vous annuel à Victoriaville pour le Réseau Racines

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Christine Vigneault-Gingras et Pierre Olivier Ouimet, tous deux chargés de projet et chercheurs au CISA (Photo www.lanouvelle.net)

SOURCE : 
PAR CLAUDE THIBODEAU
19 février 2024, 9 h
article original


Le Réseau Racines, nouveau réseau québécois des incubateurs d’entreprises agricoles, a choisi Victoriaville pour y tenir, le 19 mars au Pavillon Arthabaska, son tout premier Rendez-vous annuel.

Le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville accompagne le réseau Racines dans cet événement visant à favoriser les liens et les échanges entre incubateurs, à les promouvoir de même que leurs intérêts et à favoriser le démarrage de nouveaux incubateurs.

Ces incubateurs s’adressent à une clientèle bien précise. « Il s’agit souvent de candidats qui ne sont pas issus de la ruralité et du milieu agricole. Ils ont donc besoin d’acquérir un peu plus d’expérience avant de se lancer complètement dans un projet d’entreprise », indique Pierre Olivier Ouimet, chargé de projet et chercheur au CISA.

Il existe une dizaine de ces incubateurs d’entreprises agricoles au Québec actuellement. « On en retrouve un par région environ. Et il y a presque autant de projets en développement partout au Québec », précise le chargé de projet.

Ces incubateurs proposent différents services. Ils rendent accessibles des moyens de production (terres, bâtiments, machineries et technologies) et un accompagnement socioprofessionnel aux aspirants agriculteurs. « Au-delà leur formation, on leur assure un accompagnement supplémentaire sur une période allant d’un à trois ans, parfois cinq ans, pour perfectionner leurs compétences, acquérir de l’expérience pratique sur le terrain, explique Pierre Olivier Ouimet.

Ils ont leur propre projet d’entreprise qu’ils testent sur le terrain pour le perfectionner en cours de route et voir ce dont ils ont réellement besoin pour leur production visée. C’est un service vraiment adapté pour les candidats qui ne sont pas issus du milieu agricole. »

Ces incubateurs ont fait leur apparition en raison d’une nécessité. « Pour répondre aux besoins d’une relève qui avait des difficultés à s’établir compte tenu des différents défis, comme le prix des terres, la formation, mais aussi l’acquisition d’expérience concrète sur le terrain au-delà de la formation, note M. Ouimet. Ces services sont apparus pour répondre aux besoins sans une véritable stratégie à travers le Québec. » 

Mais le Réseau Racines a remédié à cette situation en proposant une stratégie. « On coordonne les actions pour être plus efficace, pour faire connaître ces incubateurs, en faire la promotion et faire valoir leurs retombées dans leurs régions respectives afin que ce soit mieux connu des intervenants  du milieu agricole », expose Pierre Olivier Ouimet.


Naissance du Réseau Racines
 

L’idée d’un regroupement en réseau a émergé en 2018. Des rencontres avec les incubateurs en activité avaient été tenues. « Il en est ressorti de ces premières rencontres le besoin de savoir ce que font les autres, leur fonctionnement et de partager les bonnes pratiques. Parce que chacun était confronté à des défis similaires, ils se sont dit pourquoi ne pas se mettre ensemble, se regrouper pour tenter de trouver des solutions. D’où l’idée d’un réseau », a souligné M. Ouimet.

Le CISA a fait partie de cette démarche comme accompagnateur. Le Réseau Racines a été officiellement constitué en organisme à but non lucratif (OBNL) en mai 2023. L’assemblée de fondation est prévue pour le 13 novembre.

« Un comité provisoire est en place actuellement. Lors du rendez-vous, on présentera les premiers administrateurs qui vont donner la direction à suivre pour la suite. Le conseil d’administration sera formé de membres partenaires et de membres incubateurs, d’intervenants du milieu agricole qui peuvent contribuer à la mission du réseau », fait savoir Christine Vigneault-Gingras, chercheuse et chargée de projet au CISA.

Le nom Racines ne relève pas du hasard. « Il réfère au fait d’enraciner des agriculteurs dans les territoires, afin d’assurer la pérennité les projets d’entreprises d’aspirants non apparentés qui n’ont pas baigné dans un milieu agricole », souligne Mme Vigneault-Gingras.

« On veut donc avoir des entreprises qui se maintiennent à long terme », renchérit Pierre Olivier Ouimet.


Un tout premier rendez-vous annuel
 

Pas moins de 75 participants, jusqu’à une centaine, sont attendus au tout premier Rendez-vous annuel le 23 novembre de 9 h à 17 h au Pavillon Arthabaska à Victoriaville.

Un événement qui vise à mettre en lumière la diversité des formes de gouvernance et d’opération proposées par les incubateurs d’entreprises agricoles en activité au Québec.

Au moment de l’entrevue, une quarantaine de personnes avaient déjà confirmé leur présence. Des gens provenant de différentes régions, du Bas-Saint-Laurent, de l’Outaouais, de la Mauricie, de Lanaudière et Québec, entre autres.

L’événement regroupera une diversité d’intervenants du secteur agricole et du développement des territoires.

Pierre Olivier Ouimet du CISA donnera le coup d’envoi à cette première édition en expliquant l’historique du Réseau Racines.

Suivra un conférencier venu de France, Jean-Baptiste Cavalier, le coordonnateur national du RENETA, le Réseau national des espaces-tests agricoles, l’équivalent français du Réseau Racines. « Ce sont des incubateurs en activité en France depuis une dizaine d’années. On verra quelles retombées ils ont eues à créer un réseau, la synergie qui en est découlé, les bénéfices obtenus et les défis qu’ils ont traversés. On pourra ainsi s’inspirer de ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique », souligne Christine Vigneault-Gingras.

Deux périodes, l’une en avant-midi et l’autre en après-midi, permettront, par ailleurs, la découverte de la qualité et de la diversité de ce qui se fait au Québec avec la participation de sept incubateurs d’entreprises agricoles de la province.

« On tenait à laisser un peu d’espace pour que chacun présente son modèle. Il existe une grande diversité à ce chapitre, confie la chargée de projet et chercheuse. Certains incubateurs ont des terres en location, d’autres n’offrent que des services. Certains sont supportés par des MRC ou encore coordonnés par l’Université Laval. Comme il y a une multiplicité de modèles, il y a sûrement quelque chose de bon dans chacun d’entre eux. » 

Ce rendez-vous permettra aussi de dresser un portrait de la relève agricole pour montrer quels sont les défis et les enjeux de la relève d’aujourd’hui.

De plus, un atelier servira de bougie d’allumage à l’élaboration d’un futur guide de démarrage et de développement d’un incubateur d’entreprises agricoles. « On veut profiter de l’intelligence collective pour élaborer un guide. Les gens derrière les projets en développement feront savoir les informations dont ils ont besoin. Les incubateurs en activité pourront partager les connaissances qu’ils détiennent, celles qui sont pertinentes pour les projets en développement, précise Pierre Olivier Ouimet. L’atelier permettra donc d’identifier le contenu à placer dans le guide, qui sont les personnes détenant les connaissances et on les rencontrera individuellement par la suite pour constituer le guide qui s’adressera autant aux projets en développement qu’aux projets en activité afin de pérenniser les services à long terme. »

Ce rendez-vous à Victoriaville en est un que le Réseau Racines veut tenir annuellement avec des objectifs et une forme différente, selon les besoins. « On démarre à Victoriaville, mais on pense déplacer l’événement ailleurs au Québec au fil des années », indique Christine Vigneault-Gingras.

L’inscription pour le rendez-vous victoriavillois se fait en ligne à l’adresse Rendez-vous annuel du Réseau Racines 2024 https://www.reseauracines.ca/fr/evenement.  C’est gratuit, mais l’organisation suggère une contribution volontaire de 10 $, 30 $ ou 50 $.

Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a contribué à rendre possible l’événement grâce à un financement octroyé au CISA en mars 2023 pour accompagner le Réseau Racines au cours des trois premières années de son développement.

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