Une serre de l’incubateur Les Terres du possible à Saint-Anne-de-la-Pérade. Crédit photo : MRC des Chenaux
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Par Eddy Verbeek
paru dans le Bulletin des agriculteurs
22 octobre 2024
article original
L’aide aux jeunes agriculteurs n’a jamais été aussi nécessaire à l’heure où la valeur des terres et de la machinerie atteignent des sommets vertigineux. Acheter une terre et la faire fructifier reste un défi pour toute personne qui a vocation de se lancer dans l’exploitation agroalimentaire. Dans la MRC des Chenaux, les agents de développement ont pensé à eux et ont lancé un projet d’incubateur. L’idée : qu’ils puissent faire leurs classes à moindres frais avec des terres, du matériel et une assistance sur le plan de la gestion. C’est ainsi qu’est né l’incubateur Les Terres du possible à Saint-Anne-de-la-Pérade.
Services de l’incubateur
Dans l’incubateur, les entrepreneurs ont droit à une parcelle de terre certifiée bio, à des infrastructures communes comme une serre chauffée, un méga-dôme, une chambre froide et un espace de rangement. De la petite machinerie leur est aussi accessible, mais ils doivent la louer.
Nicolas Frohlish, copropriétaire du Verger Pépinière des Chenaux, s’est installé dans l’incubateur en mai 2024 pour se concentrer sur la culture d’arbres et d’arbustes fruitiers et, pour se diversifier, en offrant également des fleurs en auto-cueillette. « Nous étions trois partenaires à l’Institut national d’agriculture biologique au Cégep de Victoriaville et nous avons mis nos projets respectifs en commun pour vite s’apercevoir qu’avec le prix des terres rien n’était viable. Un professeur nous a parlé de Terres du possible et là, nous avons trouvé quelque chose d’abordable », explique-t-il.
Élyse Marchand Coordonnatrice du service de développement du territoire à la MRC des Chenaux explique que le projet a été copié sur le modèle de l’incubateur de l’Ange Gardien lancé en 2009 (la Plateforme agricole de L’Ange-Gardien). Depuis, on en compterait près d’une demi-douzaine à travers la Québec. Celui de Saint-Anne-de-la-Pérade affiche complet : « Actuellement, on est à pleine capacité avec quatre exploitants, mais depuis deux ans, il y a une certaine stagnation des candidatures, sans doute parce qu’il a poussé de nombreux incubateurs au Québec. Ce qui a changé à la Terre des possibles, c’est qu’au début, on accordait un délai de cinq ans pour que l’incubé vole de ses propres ailes, mais désormais, c’est cinq ans renouvelable. »
La Fiducie utilité sociale agricole (FUSA), sous l’égide de la Fiducie agricole UPA-Fondaction, s’est révélée essentielle dans le développement du projet Les Terres du possible. En effet, la Fiducie agricole UPA-Fondaction est propriétaire des terres, qu’elle loue ensuite à la MRC des Chenaux à un tarif abordable. Cette dernière, par l’intermédiaire de son incubateur, permet aux aspirants agriculteurs de louer les parcelles pour les cultiver. Cette démarche a pour effet de soustraire les terres agricoles du marché immobilier, assurant ainsi leur vocation agricole à long terme.